Citation :
Nous ne jugeons pas mécréant celui qui adore l’idole sur la tombe d’Abdelkader par ignorance
بــســـم الله الرحمــن الرحيم
L’Imâm Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb dit dans Dourar As-Saniyya volume 1 page 104 :
وإذا كنا : لا نكفر من عبد الصنم، الذي على عبد القادر ؛ والصنم الذي على قبر أحمد البدوي، وأمثالهما، لأجل جهلهم، وعدم من ينبههم، فكيف نكفر من لم يشرك بالله ؟! إذا لم يهاجر إلينا، أو لم يكفر ويقاتل ( سبحانك هذا بهتان عظيم )
«
Alors que nous ne jugeons pas mécréant celui qui adore l’idole qui se trouve sur la tombe d’AbdelQâdir et ses semblables, à cause de leur ignorance, et que personne n’est venu les avertir, alors comment jugerions-nous mécréant celui qui n’associe personne à Allah simplement pour ne pas s’être exilé chez nous, et qu’il n’a pas mécru ni combattu ?! Gloire à Toi Ô Allah, c’est une immense calomnie. » Fin de citation.
Et Soulaymân Ibn Sahmân rapporte également les propos de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb dans Dhyâ’ Ouch-Châriq page 371 :
وإن كنا لا نكفر من عبد قبة الكواز، لجهلهم وعدم من ينبههم، فكيف من لم يهاجر إلينا؟ وقال -وقد سئل عن مثل هؤلاء الجهال- فقرر أن من قامت عليه الحجة، وتأهل لمعرفتها، يكفر بعبادة القبور، وأما من أخلد إلى الأرض، واتبع هواه، فلا أدري ما حاله.
«
Alors que nous ne jugeons pas mécréant celui qui adore la coupole d’Al Kawâz par ignorance, sans que personne ne les en avertisse, alors comment le ferions nous envers celui qui ne s’exile pas chez nous ? » Et il dit aussi lorsqu’il fut interrogé concernant ce genre d’ignorant, et dit que celui à qui la preuve a été établie et est capable de la connaitre, il devient mécréant en adorant les tombes. Quant à celui qui est resté dans sa terre et qui suivit ses passions,
là je ne sais pas ce qu’il en est. » Fin de citation.
Beaucoup de gens se servent de ce genre d’expression du Cheykh pour dire qu’il prenait en considération l’ignorance de celui qui offre des cultes à d’autres qu’Allah tout en se réclamant de l’Islam, l’un des premiers à avoir attribué cela à l’imam Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb fut Daoûd Ibn Jarjîs Al ‘Irâqî, qui fut sévèrement condamné et bannis de l’Islam par les imams du Najd, et parmi les contemporains Mouhammad Ibn ‘Outheymîn, prétendant lui aussi d’après ces citations que l’imam Mouhammad ibn ‘Abdelwahhâb jugeait musulman celui qui offre des cultes aux tombes par ignorance tout en se prétendant musulman.
Et le Cheykh ‘Abdallah Ibn ‘Abderrahmân As-Sa’d a dit vrai lorsqu’il dit : « Les élèves du Cheykh connaissent mieux que quiconque l’avis de leur ancêtre. »
Qui est-ce que Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb considère t’il musulman ?
Il dit dans Ar-Rasâ’il Ach-Chakhçiya page 65 :
وإن الذي يدخل الرجل في الإسلام هو توحيد الألوهية، وهو: أن لا يعبد إلا الله، لا ملكاً مقرباً، ولا نبياً مرسلاً؛ وذلك أن النبي صلى الله عليه وسلم بُعث وأهل الجاهلية يعبدون أشياء مع الله: فمنهم من يدعو الأصنام، ومنهم من يدعو عيسى، ومنهم من يدعو الملائكة، فنهاهم عن هذا، وأخبرهم أن الله أرسله ليوحّد، ولا يدعى أحد من دونه، لا الملائكة ولا الأنبياء؛ فمن تبعه ووحد الله، فهو الذي شهد أن لا إله إلا الله، ومن عصاه ودعا عيسى والملائكة، واستنصرهم والتجأ إليهم، فهو الذي جحد لا إله إلا الله، مع إقراره أنه لا يخلق ولا يرزق إلا الله.
« Certes, le billet par lequel l’homme entre dans l’Islam, c’est l’Unicité d’Allah dans la divinité, c’est-à-dire : Qu’il n’adore rien d’autre qu’Allah ; ni un ange proche d’Allah, ni un prophète envoyé par Lui. Ceci car, le prophète que le salue et la paix soient sur lui, fut envoyé aux païens qui adoraient des choses avec Allah : en effet certains adoraient les idoles, d’autres invoquaient ‘Îsâ, d’autres invoquaient les anges… Et il leur interdit cela, et les informa qu’Allah l’a envoyé afin qu’Il soit adoré Lui uniquement, et que personne d’autre que Lui ne soit invoqué, que cela soit les anges ou les prophètes. Et donc, celui qui le suit et unifia Allah, c’est celui qui atteste qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah. Et celui qui lui désobéit et invoque ‘Îsâ et les anges, et leur implore l’aide et se réfugie vers eux, celui là a rejeté qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah, malgré qu’il reconnait que nul ne créé ni ne subvient en d’autre d’Allah. » Fin de citation.
-Analyse :Ici le Cheykh expliqua que nul ne rentre en Islam tant qu’il n’adore pas rien d’autre qu’Allah uniquement. Dès-lors, tu sauras que celui qui adore un autre qu’Allah ne peut donc pas en même temps n’adorer qu’Allah et rien d’autre ; et que donc il n’est pas entré dans l’Islam.
Il dit aussi dans Dourar As-Saniyya volume 1 page 129 :
الأصل الثاني : معرفة دين الإسلام بالأدلة، وهو الاستسلام لله بالتوحيد، والانقياد له بالطاعة، والبراءة من الشرك وأهله
« Le deuxième principe : Connaitre l’Islam sur base de preuves : et c’est de se soumettre à Allah par le billet du monothéisme, Lui être docile avec obéissance, et désavouer le Chirk et ceux qui le commettent. » Fin de citation
-Analyse :Le Cheykh a ici défini l’Islam comme étant la pratique de l’Unicité d’Allah, et le désaveu du Chirk et de ceux qui le commettent. Or, celui qui adore un autre qu’Allah n’a ni pratiqué le monothéisme, ni désavoué le Chirk, ni désavoué ceux qui commettent le Chirk. Que lui reste-t-il de l’Islam dans ce cas ? Et sur base de quoi le jugerons-nous musulman ?
Le musulman, c’est le nom donné à celui qui fait l’Islam, et l’Islam c’est : se séparer des idoles et de ceux qui les adorent et les abandonner complètement et les haïr, et adorer Allah uniquement. Et si une personne n’est pas musulmane, alors elle ne peut être qu’Idolâtre, il n’y a pas de troisième sorte d’être humain :
Ibn Taymiya dit dans Majmoû‘ Al Fatâwâ, volume 14 page 282 :
و لهذا كان كل من لم يعبد الله وحده، فلابد أن يكون عابداً لغيره، يعبد غيره فيكون مشركا. وليس في بني آدم قسم ثالث، بل إما موحد، أو مشرك
« C’est pour ça que quiconque n’adore pas uniquement Allah, c’est qu’il adore forcément un autre que Lui, il est donc idolâtre. Il n’y a pas trois catégories d’êtres humains : soit il est monothéiste, soit idolâtre. »
Dès lors, lorsque Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb disait «
nous ne jugeons pas mécréant celui qui adore l’idole qui se trouve sur la tombe d’AbdelQâdir et ses semblables », il ne considère pas « musulman » celui qui « adore l’idole » puisque le musulman est celui qui n’adore pas d’idole. Ibn ‘Abdelwahhâb ne parle donc pas ici d’un musulman mais bien d’un idolâtre, cela signifie donc : « Je ne juge pas mécréant l’idolâtre qui adore l’idole… » Et non pas « Je ne juge pas mécréant le musulman qui adore l’idole… » Car c’est impossible qu’un musulman adore une idole.
1)Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb lui-même dit dans Dourar As-Saniyyavolume 18 page 534 :
فجنس هؤلاء المشركين وأمثالهم، ممن يعبد الأولياء والصالحين، نحكم بأنهم مشركون، ونرى كفرهم إذا قامت عليهم الحجة الرسالية؛ وما عدا هذا من الذنوب التي دونه في الرتبة والمفسدة، لا نكفر بها،
« Ce genre d’idolâtres et leurs semblables qui adorent les saints et les pieux, nous jugeons qu’ils sont idolâtres, et nous considérons qu’ils sont mécréants après que la preuve leur soit établie. Par contre, pour le reste des péchés moins grave que cela en rang et en nuisance : nous ne donnons pas le verdict de mécréance pour ces choses là. » Fin de citation.
-Analyse :Il considère que ceux qui adorent les saints sont idolâtres, mais il ne les juge mécréant qu’après l’établissement de la preuve. [1]
2)Dans Dourar As-Saniyya, volume 10 page 434, les savants ‘Abdallah et Ibrâhîm fils d’Abdellatîf Âl Cheykh ainsi que Soulaymân Ibn Sahmân, dirent :
وأما قوله - عن الشيخ محمد، رحمه الله -: إنه لا يكفر من كان على قبة الكواز، ونحوه، ولا يكفر الوثني حتى يدعوه، وتبلغه الحجة، فيقال: نعم; فإن الشيخ محمدا رحمه الله، لم يكفر الناس ابتداء، إلا بعد قيام الحجة والدعوة،
«Quant à la parole du Cheykh Mouhammad, qu’Allah lui fasse miséricorde « Celui qui est sur la coupole d’Al Kawâz et ses semblables, et qu’il ne donne pas le statut de mécréant à l’idolâtre (Wathanî) tant qu’il ne l’a pas invité à l’Islam, et que la preuve ne lui est pas parvenue ; en effet le Cheykh Mouhammad, qu’Allah lui fasse miséricorde, ne jugeait pas les gens directement mécréant, mais uniquement après que la preuve leur soit parvenue et après exhortation. » Fin de citation.
-Analyse :Les propos ici sont évidents, plus encore que le soleil en plein ciel d’été, ces éminents savants, dont la pluparts sont directement descendants du Cheykh Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb, on bien expliqué que lorsque le Cheykh disait « Nous ne jugeons pas mécréant l’ignorant qui adore les tombes » il considérait quand même cet ignorant comme un wathanî, c'est-à-dire un idolâtre, et non pas musulman !
3)Cheykh ‘Abdellatîf Ibn ‘Abderrahmân Âl Cheykh expliqua les propos de son arrière grand père dans « Minhâj Ta’sîs wa Taqdîs » page 97, 98 :
والشيخ محمد رحمه الله من أعظم الناس توقفاً وإحجاماً عن إطلاقالكفر، حتى أنه لم يجزم بتكفيره الجاهل الذي يدعو غير الله من أهل القبور أو غيرهم إذا لم يتيسر له من ينصحه ويبلغه الحجة التي يكفر تاركها، قال في بعض رسائله: وإذا كنا لا نقاتل من يعبد قبة الكواز حتى نتقدم بدعوته إلى إخلاص الدين لله، فكيف نكفر من لم يهاجر إلينا وإن كان مؤمناً موحداً؟ وقال: وقد سئل عن مثل هؤلاء الجهال. فقرر أن من قامت عليه الحجة وتأهل لمعرفتها يكفر بعبادة القبور. وقد سبق من كلامه ما فيه الكفاية، مع أن العلامة ابن القيم رحمه الله جزم بكفر المقلدين لشيوخهم في المسائل المكفرة إذا تمكنوا من طلب الحق ومعرفته، وتأهلوا لذلك. فأعرضوا ولم يلتفتوا. ومن لم يتمكن ولم يتأهل لمعرفة ما جاءت به الرسل فهو عنده من جنس أهل الفترة ممن لم تبلغه دعوة رسول من الرسل. وكلا النوعين لا يحكم بإسلامهم ولا يدخلون في مسمى المسلمين، حتى عند من لم يكفر بعضهم وسيأتيك كلامه. وأما الشرك فهو يصدق عليهم، واسمه يتناولهم وأي إسلام يبقى مع مناقضة أصله؟
« Et Cheykh Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb qu’Allah lui fasse miséricorde était des plus abstinent quant à prononcer le verdict de mécréance, au point qu’il n’était pas catégorique quant au verdict de mécréance sur l’ignorant qui invoque un autre qu’Allah parmi les morts dans les tombeaux alors que personne ne l’a conseillé ni transmit, à ce sujet, de preuve à laquelle celui qui s’oppose devient mécréant. Il a même dit dans certaines de ses lettres : « Alors que nous ne jugeons pas mécréant celui qui adore la coupole d’Al Kawâz tant que l’invitation au monothéisme ne lui a pas été présenté, alors comment jugerions nous mécréant celui qui ne s’exile pas chez nous et qui est croyant et monothéiste ? » Il fut aussi interrogé au sujet de ce genre d’ignorants, et il estima que celui à qui la preuve est établie,
ou qui est capable d’en prendre connaissance prendra le statut de mécréant s’il adore les tombes. Et nous avons déjà fait une mention suffisante de ses propos, en plus l’érudit Ibn Al Qayyim qu’Allah lui fasse miséricorde fut catégorique dans son verdict de mécréance sur ceux qui suivent aveuglément leurs gourous dans l’impiété alors qu’ils sont capables de rechercher la vérité et de la connaitre, mais s’en désintéressent et d’en détournent. Quant à ceux qui ne sont pas capable de prendre connaissance de l’enseignement des messagers, il entre, selon lui, dans la catégorie des gens de la rupture, c'est-à-dire ceux à qui aucun message n’est parvenu. Mais aucune des deux catégories n’est jugée musulmane, ni ne rentre sous la nomination de « musulman » même selon ceux qui ne jugent pas mécréant certains d’entre eux, et nous allons citer ses propos. Mais pour ce qui est de l’idolâtrie, ils méritent ce nom, et ce nom les englobe, et quel Islam peut-il rester chez quelqu’un alors que sa racine même est détruite ?» Fin de citation.
-Analyse :Ici, l’érudit ‘Abdellatîf a clairement noté que certains savants ne jugent pas mécréant certains non-musulman lorsqu’il dit : « Mais aucune des deux catégories n’est jugée musulmane, ni ne rentre sous la nomination de « musulman » même selon ceux qui ne jugent pas mécréant certains d’entre eux ».
Et sache, qu’Allah te fasse miséricorde, que les savants de l’Islam sont tous d’accord pour dire que celui qui adore un autre qu’Allah n’est pas musulman, mais qu’il ne mérite le châtiment qu’après que la preuve lui soit établie :
1)Ibn Hazm dit dans Al Fiçal volume 1 page 390 :
قال أبو محمد: فصح بما قلنا أن كل من كان على غير الإسلام وقد بلغه أمر الإسلام فهو كافر
« Aboû Mouhammad dit : Il est donc juste, après ce que nous avons dit, que quiconque est sur une autre religion que celle de l’Islam, alors que le commandement de l’Islam lui est parvenu, c’est un mécréant. » Fin de citation.
2)Ibn Taymiya dit dit dans Majmoû‘ Al Fatâwâ volume 20 page 38 :
فاسم المشرك ثبت قبل الرسالة؛ فإنه يشرك بربه ويعدل به ويجعل معه آلهة أخرى ويجعل له أندادا قبل الرسول ويثبت أن هذه الأسماء مقدم عليها وكذلك اسم الجهل والجاهلية يقال: جاهلية وجاهلا قبل مجيء الرسول وأما التعذيب فلا
« Le nom d’idolâtre est affirmé avant que le message ne soit transmit, car il donne un associé à Allah et place d’autres divinité que Lui avec Lui, et il Lui attribue des égaux avant que le messager ne lui parvienne. Ces noms sont donc affirmés avant cela, ainsi que le nom de païens et de paganisme : on dit d’une personne qu’elle est païenne avant que le prophète ne lui soit parvenu, mais par contre il n’y a pas de châtiment. »
3)Ibn Al Qayyim dit a dit dans « Tarîq Al Hijratayn », page 411 :
والإسلام هو توحيد الله وعبادته وحده لا شريك له، والإيمان بالله وبرسوله واتباعه فيما جاءَ به، فما لم يأْت العبد بهذا فليس بمسلم
« L’Islam, c’est l’Unicité d’Allah et L’adorer Seul et sans associé, et avoir Foi en Allah et Son messager et le suivre dans ce qu’il a enseigné. Tout serviteur n’accomplissant pas ceci n’est pas musulman. »
4)Les savants Husseyn et ‘Abdallah, fils de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb, ont dit dans Dourar As-Saniyya volume 10 page 142 :
من مات من أهل الشرك، قبل بلوغ هذه الدعوة، فالذي يحكم عليه: أنه إذا كان معروفا بفعل الشرك، ويدين به، ومات على ذلك، فهذا ظاهره أنه مات على الكفر، ولا يدعى له، ولا يضحى له، ولا يتصدق عنه؛ وأما حقيقة أمره، فإلى الله تعالى، فإن كان قد قامت عليه الحجة في حياته وعاند، فهذا كافر في الظاهر والباطن، وإن كان لم تقم عليه الحجة فأمره إلى الله تعالى. وأما سبه ولعنه فلا يجوز، بل لا يجوز سب الأموات مطلقا، كما في صحيح البخاري، عن عائشة رضي الله عنها: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا تسبوا الأموات، فإنهم قد أفضوا إلى ما قدموا" ، إلا إن كان أحدا من أئمة الكفر، وقد اغتر الناس به، فلا بأس بسبه إذا كان فيه مصلحة دينية، والله أعلم.
« Celui qui meurt parmi les idolâtres avant que ne lui parvienne cette prêche, nous jugeons que : s’il était connu pour pratiquer de l’idolâtrie et le prenait pour mode de vie et est mort ainsi : celui là est manifestement mort sur l’impiété : on ne fait pas de prière pour lui ni ne sacrifie pour lui ni ne donne d’aumône pour lui. Pour ce qui est de la réalité de son sort : cela appartient à Allah. Si la preuve lui a été établie de son vivant mais qu’il l’a refusé, c’est alors un mécréant extérieurement et intérieurement. Si, par contre, la preuve ne lui fut pas établie, alors son sort revient à Allah. Pour ce qui est de l’insulter ou de le maudire, ce n’est pas permis. Il n’est même pas permis d’insulté les morts du tout, comme cela fut stipulé dans le Hadîth que rapporte Al Boukhârî d’après ‘A’icha qu’Allah l’agrée, que le prophète salla llahou ‘alayhi wa sallam a dit
« n’insultez pas les morts… » Sauf s’il était un leader de la mécréance à cause de qui les gens se sont égarés, là il n’y a pas de mal à l’insulter s’il y a un intérêt légal à cela, et Allah est plus savant. » Fin de citation.
Or, s’ils considéraient que ces ignorants étaient musulmans, pourquoi interdisaient-ils de prier pour eux ?
Les fils de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb ainsi que Hammad Ibn Nâçir Al Mou‘ammar disent dans Dourar As-Saniyya volume 10 page 136-137 :
إذا كان يعمل بالكفر والشرك، لجهله، أو عدم من ينبهه، لا نحكم بكفره حتى تقام عليه الحجة؛ ولكن لا نحكم بأنه مسلم، بل نقول عمله هذا كفر، يبيح المال والدم، وإن كنا لا نحكم على هذا الشخص، لعدم قيام الحجة عليه؛ لا يقال: إن لم يكن كافرا، فهو مسلم، بل نقول عمله عمل الكفار، وإطلاق الحكم على هذا الشخص بعينه، متوقف على بلوغ الحجة الرسالية. وقد ذكر أهل العلم: أن أصحاب الفترات، يمتحنون يوم القيامة في العرصات، ولم يجعلوا حكمه حكم الكفار، ولا حكم الأبرار...
« S’il commet de l’impiété ou de l’idolâtrie par ignorance, sans personne pour l’avertir, alors nous ne lui donnons pas le statut de mécréant tant que la preuve ne lui est pas établie, mais nous ne jugeons qu’il est musulman non plus ; nous disons que son acte est une impiété permettant de faire couler son sang et de s’emparer de ses biens. Et même si nous ne rendons pas de verdict sur cette personne précise à cause qu’aucune preuve ne lui a été établie, il ne faut pas dire pour autant que « s’il n’est pas mécréant, alors il est musulman ». Nous disons que son acte est celui des mécréants, quant à l’affirmation de ce verdict sur cette personne en particulier, cela dépend de savoir si la preuve lui est parvenue ou non. Et les gens de science disent que ceux qui vivent dans une période de rupture, et ils seront éprouvé le jour du jugement : ils ne leur ont donc pas donné le verdict des mécréants, ni celui des pieux… »
Et pour bien comprendre pourquoi ne jugerait-on pas mécréant un non musulman à qui le message n’est pas parvenu ?
Ibn Al Qayyim dit dans Ahkâm Ahl Ad-Dhimma volume 2 page 111, concernant ceux qui sont mort sur une autre religion que l’Islam sans qu’aucun messager ne leur soient venu :
هؤلاء لا يحكم لهم بكفر ولا إيمان فإن الكفر هو جحود ما جاء به الرسول فشرط تحققه بلوغ الرسالة والإيمان هو تصديق الرسول فيما أخبر وطاعته فيما أمر وهذا أيضا مشروط ببلوغ الرسالة ولا يلزم من انتفاء أحدهما وجود الآخر إلا بعد قيام سببه فلما لم يكن هؤلاء في الدنيا كفارا ولا مؤمنين كان لهم في الآخرة حكم آخر غير حكم الفريقين. فإن قيل: فأنتم تحكمون لهم بأحكام الكفار في الدنيا من التوارث والولاية والمناكحة. قيل: إنما نحكم لهم بذلك في أحكام الدنيا لا في الثواب والعقاب كما تقدم بيانه. الوجه الثاني: سلمنا أنهم كفار لكن انتفاء العذاب عنهم لانتفاء شرطه وهو قيام الحجة عليهم فإن الله تعالى لا يعذب إلا من قامت عليه حجته
« Ceux-là ne sont ni jugé mécréants, ni croyants. En effet, la mécréance consiste à rejeter ce qu’a apporté le messager, et donc sa condition d’existence réside en la transmission du message. Alors que la Foi consiste à croire le messager dans ce qu’il informe et de lui obéir dans ce qu’il ordonne, or ceci aussi ne peut exister qu’à condition que le message soit transmit. Et la disparition de l’un n’implique pas la présence de l’autre tant que la cause n’est pas établie. Donc, à partir du moment où ces gens là ne sont dans ce bas monde ni mécréants ni croyants, ils auront dans l’au-delà un statut spécial qui n’est pas le même que celui des deux catégories [mécréants et croyants]. Si l’on dit alors : Vous leur donnez pourtant le statut de mécréant dans ce bas-monde en ce qui concerne l’héritage, l’alliance et le mariage ?! On répondra alors que nous leur donnons ces statuts en ce qui concerne ce bas monde mais pas en ce qui concerne la rétribution dans l’au-delà comme récompense ou châtiment, comme nous l’avons démontré précédemment. Ou alors sous un deuxième aspect, on leur dit : Ils sont mécréants, mais leur châtiment disparait vu que sa condition était absente : à savoir l’établissement de la preuve contre eux, or Allah ne puni personne tant que la preuve ne lui est pas parvenue. » Fin de citation.
Et si quelqu’un dit que cette parole concerne ceux qui ne s’affilient pas à l’Islam du tout, nous répondrons que : Ce qui fait d’un homme un musulman ou un idolâtre, c’est l’acte qu’il commet et non pas ce qu’il prétend être, sinon cela revient à dire que ce n’est pas l’adoration d’un autre qu’Allah qui fait sortir de l’Islam, mais bien le simple fait de se dire non musulman, en d’autre terme celui qui se dit musulman reste musulman même s’il commet tout les Chirk possibles, tant qu’il ne dit pas « Je ne suis pas musulman. » Dès-lors, est idolâtre celui qui adore un autre qu’Allah, même s’il prétend être musulman.
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[1] Takfir de l'au-delà